La crise sanitaire a révélé à quel point le système éducatif avait été malmené par la politique de casse menée depuis plusieurs années à l’Education Nationale. Loin de comprendre l’urgence de le doter des moyens nécessaires à sa mission, la prochaine rentrée s’annonce à nouveau désastreuse dans notre académie. Alors que les effectifs y seront globalement en hausse de 0,8 %, c’est bien une baisse des moyens qui attend personnels et élèves, avec, à la clé, de nouvelles dégradations…
Effectifs stables en collège, en hausse en lycée
Les effectifs demeureront stables dans les collèges de l’académie (+0,06%), avec deux départements en hausse : 0,90 % pour la Loire-Atlantique et 0,47 % en Vendée. Partout ailleurs, ils sont en baisse. En lycée, la hausse sera plus importante : 2,07 % pour l’ensemble de l’académie, avec des variations selon les départements : 2,47 % en Loire-Atlantique, 1,40 % en Maine-et-Loire, 3,76 % en Mayenne, 2,37 % en Sarthe et 1,02 % en Vendée.
Dotation académique : heures supplémentaires à la folie !
La dotation académique pour la prochaine rentrée, présentée lors du Comité Technique Académique du 18 janvier, prévoit la création de 16 Equivalents Temps Plein (ETP). Un affichage positif qui cache un « tour de passe-passe » : ce gain résulte de la suppression de 93 Equivalents Temps Plein (ETP) pour les Heures Postes et d’un volume de 109 ETP en HSA, censée compenser la suppression des HP. Pour le recteur, nous serions donc bien dotés ! Cela ne traduit en rien la réalité de la rentrée 2021 : 93 ETP seront supprimés et les HS ne viendront pas les recréer ! Mais des personnels devront travailler plus …
Dans les collèges
En collège, l’affichage des moyens prévus suit l’évolution démographique, mais ces moyens sont constitués d’ Heures Postes en moins et d’HSA en plus. Pour les enseignant·es, il faut donc prévoir de futures nombreuses suppressions de postes, avec les conséquences que nous connaissons.
Le volume important d’Heures Supplémentaires à absorber – censé compenser ces suppressions – constitue une nouvelle dégradation des conditions de travail. Localement, les personnels risquent de subir, des pressions, particulièrement celles et ceux qui demandent des temps partiels sur autorisation. Interrogé sur ce point, le Recteur a répondu que dans l’académie de Nantes le taux d’Heures Supplémentaires absorbé était plus faible que dans d’autres académies, ce qui justifierait le volume important attribué à notre académie ! Or, au niveau national, d’après la Cour des Comptes, le seuil d’absorption des Heures Supplémentaires est déjà atteint et nous savons par ailleurs qu’en 2019, seulement un tiers du volant supplémentaire d’Heures Supplémentaires budgété a été consommé …
Suivre la seule hausse démographique ne permettra pas de répondre pas aux besoins des élèves, dont les apprentissages ont été fortement impactés par les confinements successifs et les nombreuses suppressions de ces dernières années. Les classes demeureront donc chargées au détriment des conditions d’enseignement pour les élèves, alors que la crise sanitaire montre combien une limitation à 25 élèves par classe serait profitable à tou·tes.
Catastrophe dans les lycées généraux, technologiques et professionnels
Contrairement aux collèges, les moyens en lycées ne suivront pas l’évolution démographique. Pour absorber la hausse, il faudrait 183 ETP supplémentaires ; or, ce sont 3,5 suppressions qui sont prévues ! On voit là, à nouveau, les effets des réformes Blanquer du lycée, de la voie professionnelle et du baccalauréat. Sur le terrain, c’est à nouveau un nombre important de suppressions de postes qui vont impacter les enseignant-es affectés en lycée. Alors qu’il est urgent, pour faire face à la crise sanitaire, mais également pour résorber les fortes inégalités scolaires dans notre système éducatif, de diminuer le nombre d’élèves par classe, la seule réponse ministérielle est celle de supprimer des postes …