Réforme des lycées professionnels : les grandes manœuvres !

Carole Grandjean envisageait d’imposer sa réforme des lycées professionnels entièrement à la rentrée 2023 mais c’était sans compter sur la mobilisation des personnels. Son recul ne signifie cependant pas que la ministre déléguée ait renoncé.


Dorénavant, elle tente de placer sa réforme « moins » brutalement, mais tout aussi sûrement. Elle prévoit de détourner le dispositif CNR (Conseil national de la refondation de l’École appelé aussi « Faisons l’école ensemble ») pour imposer des expérimentations sur les éléments socles de sa réforme : augmentation de la durée des stages, calibrage des filières aux besoins économiques locaux, détermination des horaires disciplinaires par établissement. En instrumentalisant le travail d’équipe des personnels en quête de financement pour des projets, Carole Grandjean piétine aussi les engagements du ministère de l’Éducation nationale qui avait annoncé que le projet de réforme des lycées professionnels était dissocié du CNR.

Retraites : première journée de mobilisation le 19 janvier

La Première Ministre a annoncé ce 10 janvier 2023 le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans avec une accélération de l’augmentation de la durée de cotisation.

Cette réforme va frapper de plein fouet l’ensemble des travailleurs et travailleuses, et plus particulièrement celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, les plus précaires, dont l’espérance de vie est inférieure au reste de la population, et celles et ceux dont la pénibilité des métiers n’est pas reconnue. Elle va aggraver la précarité de celles et ceux n’étant déjà plus en emploi avant leur retraite, et renforcer les inégalités femmes-hommes.

Le système de retraites par répartition n’est pas en danger, rien ne justifie une réforme aussi brutale. Attachées à un meilleur partage des richesses, les organisations syndicales n’ont eu de cesse pendant la concertation avec le Gouvernement de proposer d’autres solutions de financement, à commencer par l’amélioration de l’emploi des seniors. Jamais le gouvernement, arcbouté sur son projet, ne les a étudiées sérieusement.

Suite à l’annonce de la réforme gouvernementale, toutes les organisations syndicales se sont immédiatement réunies pour construire une réponse commune de mobilisation interprofessionnelle. Celle-ci prendra la forme d’une première journée de grèves et de manifestations le 19 janvier 2023.

Parce qu’elles représentent l’ensemble des travailleurs et des travailleuses, demandeurs et demandeuses d’emploi, et retraité.es, c’est cette date syndicale qui donne le départ d’une puissante mobilisation sur les retraites dans la durée.

Elles décident d’ores et déjà de se réunir le 19 janvier au soir avec les organisations de jeunesse pour prolonger le mouvement de mobilisation et convenir d’autres initiatives.  

Les organisations syndicales appellent les salarié.es à se mobiliser fortement dès cette première journée dans l’ensemble du territoire et à participer aux différentes initiatives organisées en intersyndicale.

Paris le 10 janvier 2023

Salaires : flou pour mieux tromper

9 janvier 2023

Approximations, confusions…dans la droite ligne de 2022, l’exécutif commence l’année en apportant des réponses insatisfaisantes et inacceptables sur la question des salaires !

Mardi 4 janvier, Pap Ndiaye, invité de la matinale de RMC/BFM, nie avec force tout  engagement à augmenter de 10 % toutes et tous les enseignant·es en janvier 2023. Pourtant, c’était bien une promesse du candidat Macron pendant la campagne présidentielle, à l’occasion du débat entre les deux candidats qualifiés pour le second tour, puis à l’occasion d’un entretien à la radio.

Une « revalorisation pour tous » ?

Le ministre a également affirmé qu’il y aurait une « revalorisation générale pour tous ». C’est en contradiction avec ses propos tenus jusqu’ici. Dans les médias et dans des réunions avec les organisations syndicales, celui-ci a affirmé à plusieurs reprises que les augmentations de rémunération sans condition ne concerneraient que les enseignant·es du début au milieu de carrière (que le ministre a finalement positionné à 20/25 ans d’ancienneté après l’avoir envisagé à 10 ans d’ancienneté). Nouvelle approximation ou annonce inattendue d’une augmentation de rémunération sans condition pour toutes et tous ? Au regard des sommes annoncées pour le budget 2023, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un énième cafouillage : le ministère annonce 635 millions d’euros pour la revalorisation sans condition, de septembre à décembre 2023, puis 1,9 milliards en année pleine, or les syndicats de la FSU ont calculé qu’il faudrait 1,2 milliards pour augmenter tous les personnels de 10 % sur 4 mois et 3,6 milliards en année pleine.

Une crise profonde

Les syndicats de la FSU dénoncent la désinvolture et la légèreté avec laquelle la question de la revalorisation des personnels est traitée par le gouvernement. La situation est grave :

  • les chiffres des inscrit·es aux concours 2023 sont désormais connus et confirment que la crise de recrutement est profonde et structurelle. Ainsi le nombre d’inscrits aux concours du second degré est en recul de 18,5% par rapport à 2021, avec par exemple – 25 % au CAPLP externe.
    Il est donc fort probable que l’Education nationale connaîtra une nouvelle rentrée de la pénurie en septembre prochain : job dating, « formation » express de contractuel·les en 48h avant la rentrée, petites annonces sur Pôle Emploi…un bricolage indigne des ambitions pour un service public de qualité
  • de plus en plus de collègues en poste quittent l’Education nationale : le nombre de démissions augmente et selon le rapport annuel sur l’état de la fonction publique, paru le 8 novembre 2022, le nombre de ruptures conventionnelles a été multiplié par 5 en un (1600 en 2021 contre 296 en 2020)

Et pourtant, entre approximation, confusion mais surtout tromperie, le gouvernement et le président de la République continuent d’apporter une réponse insuffisante et par certains aspects irresponsable. Alors que tout montre que les personnels de l’Éducation nationale sont épuisés (une récente étude de la Depp a montré que la moitié des enseignant·es travaillent plus de 43h par semaine), Emmanuel Macron et Pap Ndiaye continuent de s’arcbouter sur le Pacte, des primes en contrepartie de tâches supplémentaires, soit un absurde retour du « travailler plus pour gagner plus » !

Dans l’action avec le SNUEP et la FSU

Le SNUEP-FSU exige :

  • Une augmentation des salaires sans contreparties pour toutes et tous.
  • Un rattrapage des pertes de pouvoir d’achat et une revalorisation des carrières.
  • Un mécanisme pérenne d’indexation des salaires sur les prix.
  • Une augmentation des salaires des AED et des AESH, ainsi qu’un statut de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH.

Le mois de janvier sera celui de la mobilisation pour nos salaires et nos retraites. Dès maintenant, le SNUEP-FSU appelle les personnels à se réunir dès les prochains jours en heure d’information syndicale pour faire le point sur les dossiers en cours et préparer les mobilisations. Avec la FSU, le SNUEP, appelle à la grève le 17 janvier, notamment sur la question des salaires : alors que va s’ouvrir un nouveau cycle de discussions avec le ministère mi-janvier, il est indispensable d’être massivement en grève et ainsi peser sur les discussions. La FSU est également pleinement engagée dans l’interpro contre la réforme des retraites et la première journée de grève et manifestations du 19 janvier.

Pour nos salaires, nos retraites, nos conditions de travail et sauver nos lycées pros agissons ensemble : c’est bien par la force du collectif syndical que nous pourrons nous organiser pour agir, lutter et gagner.

Dotation horaire Globale (DHG)

Retrouver le supplément DHG rentrée 2023

Retrouver les grilles horaires par classe ci-dessous :

https://snuep.fr/grilles-horaires-bac-pro/la-voie-professionnelle/fomartions_lycee_pro/bac-pro/grilles-horaires/https://snuep.fr/grilles-horaires-2/la-voie-professionnelle/fomartions_lycee_pro/cap/grilles-horaires-cap/https://snuep.fr/3e-prepa-metiers/la-voie-professionnelle/fomartions_lycee_pro/3e-prepa-metiers/

Mouvement 2023 : provocation de la part du ministère

20 octobre 2022

Les dates de saisie des vœux pour la phase interacadémique du mouvement 2023 ont été communiquées sur les boîtes mail des agent.es concerné.es sans aucune consultation des organisations syndicales.

Une drôle de conception du « dialogue social »

Après en voir fait la demande à plusieurs reprises, le SNUEP-FSU a été invité à une réunion au ministère vendredi matin pour discuter des nouveautés de la note de service concernant le mouvement 2023. L’invitation a été envoyée par le ministère le mercredi à midi, soit moins de deux jours avant ladite réunion. Les militant.es du SNUEP-FSU sont des collègues en poste dans des établissements et, pour la plupart d’entre eux, le vendredi est un jour où ils sont avec leurs élèves. Il leur a donc fallu s’organiser à la hâte pour se libérer afin de porter les revendications du SNUEP-FSU en matière de mouvement.

Mais le ministère n’en est pas resté là dans la provocation ! Sans attendre que les discussions prévues n’aient pu se tenir, il a communiqué les dates de saisie des vœux à l’ensemble des agent.es concerné.es via leur boîte mail professionnelle. Que voir d’autre dans cette façon de procéder que du mépris ?

Les dates de saisie des vœux

Les serveurs seront ouverts du mercredi 16 novembre midi (heure de métropole) au mercredi 7 décembre midi (heure de métropole). Avant toute saisie, il est vivement recommandé de contacter votre section académique SNUEP-FSU afin de bénéficier des meilleurs conseils pour mettre de votre côté le plus de chance d’obtenir l’académie que vous souhaitez.

Communiqué : Lycée professionnel – En grève le 18 octobre pour le retrait du projet Macron

Le président Macron persiste à vouloir imposer aux personnels sa réforme des lycées professionnels calquée sur le modèle de l’apprentissage. C’est un exemple révélateur que la méthode ne change pas : aucun bilan de la réforme précédente, aucune concertation en amont de cette annonce brutale et une feuille de route tardive (et floue) alors même que des décisions lourdes de conséquences sont en préparation.

L’augmentation du nombre de semaines de stage impliquera moins de semaines d’enseignement dans nos lycées. Si le président a enfin concédé à dire que l’enseignement général doit rester une composante de la formation des jeunes, il l’a évoqué surtout à l’aune de disciplines qui seraient « fondamentales ». Les langues vivantes, l’éco droit, l’éco gestion, les arts appliqués, l’EPS, la PSE seront-elles considérées comme fondamentales et les postes des collègues concernés préservés ? Sa volonté de renvoyer la ventilation du volume d’enseignement général au niveau local impliquera une remise en cause du caractère national de l’accès aux formations professionnelles pour les jeunes et des diplômes professionnels. Nos organisations syndicales sont fermement attachées au principe d’égalité de notre école républicaine et revendiquent le maintien d’une grille horaire nationale pour toutes les filières professionnelles. Elles revendiquent aussi une dimension émancipatrice de la formation des jeunes à laquelle participent toutes les disciplines.

Cette diminution du temps scolaire percutera aussi les enseignant·es de matière professionnelle pour qui le président a déjà annoncé un vaste plan de reconversion. L’expérience vécue dans ce domaine par nos collègues de Gestion-Administration nécessite des engagements fermes du ministère pour permettre de vraies reconversions et se donner les moyens d’une vraie politique RH.

Nos élèves sont contraints par les lieux de stages. Nombreuses sont les entreprises qui ne peuvent pas leur proposer l’intégralité des plateaux techniques et des activités développées dans les lycées professionnels pourtant indispensables à l’obtention de leur diplôme.

Il veut imposer dès la 5ème de collège un dispositif « Avenir » consistant à dédier une demi-journée par semaine pour découvrir les métiers et les entreprises. Pour nos organisations il faut renforcer les missions et le nombre de personnels d’orientation et préparer les collégiens à tous les parcours d’orientation sans exception.

Oui la carte des formations doit évoluer, nous le portons haut et fort depuis des années. Pour nos organisations elle doit évoluer dans l’intérêt général du pays au prisme des grands enjeux écologiques, de la prise en charge du Grand âge, de la nécessaire réindustrialisation, du numérique… D’aucune façon, son « évolution » ne doit se restreindre à la seule mise en adéquation avec les besoins économiques immédiats et locaux des entreprises : chaque jeune, quel que soit le lieu géographique de son lycée professionnel, doit pouvoir trouver la formation de son choix.

Pour nos organisations syndicales CGT Agri, CGT Educ’action, CNT-FTE, SE-UNSA, SNALC, SNEP-FSU, SNES-FSU, SNFOEP, SNUEP-FSU, SEA-UNSA, SNEP-UNSA, CGT Enseignement privé, SNETAA-FO, SNETAP-FSU, SNUPDEN-FSU, SUI-FSU, SUD rural, FO Enseignement agricole, SUNDEP-solidaires et SUD Éducation, l’urgence est de renforcer les lycées professionnels et de donner plus de temps et de moyens aux personnels pour faire réussir tous les élèves.

La réforme est à l’opposé de nos ambitions, c’est pourquoi nos organisations appellent à une journée de grève le mardi 18 octobre, point de départ de la mobilisation pour obtenir le retrait de ce projet.

Montreuil le 23 septembre 2022

Ensemble, stoppons le projet de réforme des lycées professionnels

13 septembre 2022

Lors de son déplacement en Vendée le président Macron a officialisé le lancement des débats locaux dans les lycées professionnels.

Après avoir enfin concédé à préserver une dimension générale et citoyenne dans la formation professionnelle des jeunes, il annonce que les volumes disciplinaires dédiés aux enseignements généraux seraient décidés localement. Les élèves n’auront donc plus les mêmes droits, pour préparer leurs examens et obtenir un diplôme national, selon leur établissement et leur secteur géographique. C’est une véritable remise en cause d’un des piliers de l’école républicaine : l’égalité entre tous les jeunes.

Pour justifier le dispositif Avenir en collège, le président dénonce l’orientation par défaut dans la voie professionnelle allant jusqu’à oser parler de « mauvaise organisation collective ». Après avoir progressivement démantelé les missions et les périmètres des personnels d’orientation, il leur fait maintenant porter une responsabilité qui n’est pas la leur.

L’augmentation des stages, fortement contestée par les collègues, impliquera inéluctablement moins de présence des élèves dans nos établissements. Ils ne bénéficieront donc plus, ou beaucoup moins, des projets culturels, artistiques et sportifs alors même qu’ils sont les plus éloignés de ces pratiques.

Quant à la volonté de réviser les cartes des formations uniquement au prisme des besoins locaux des entreprises sur un bassin d’emplois, c’est révélateur d’une vision étriquée de la formation professionnelle des jeunes qui va encore plus les assigner à résidence géographique.

Les personnels l’affirment haut et fort : ils ont besoin de plus de temps pour faire réussir tous les jeunes et les élèves ont besoin de plus d’école pour sécuriser leur parcours scolaire et leur avenir professionnel.

Nos organisations syndicales SNUEP, SNES, SNEP, SNETAP, SUI et SNUPDEN de la FSU appellent les personnels à poursuivre l’organisation d’heures d’information syndicale dans les établissements pour échanger ensemble sur cette réforme et sur les moyens d’action pour la stopper.

Si ce projet est maintenu, nos organisations SNUEP, SNES, SNEP, SNETAP, SUI et SNUPDEN de la FSU prendront leurs responsabilités lors de l’intersyndicale du 22 septembre prochain.